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Le bambou • Sisswy

Le bambou

bambou

Les bambous (Bambuseae) sont une tribu de plantes monocotylédones appartenant à la famille des Poaceae (Graminacées). Ils sont caractérisés par des tiges formées d’un chaume creux lignifié à la croissance très rapide. Les bambous se sont adaptés à de nombreux climats (tropicaux, sub-tropicaux, et tempérés). Ils sont donc présents naturellement sur tous les continents à l’exception de l’Europe et de l’Antarctique.

Description

Le bambou a été et reste très largement utilisé en tant que plante ornementale, plante alimentaire et matériau.

Rhizome

Tous les bambous ont des tiges souterraines, appelées rhizomes. Ils permettent à la plante de croître en formant des touffes plus ou moins serrées. C’est aussi un organe de réserve. Les racines sont adventives et se développent autour des nœuds du rhizome.

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Rhizome leptomorphe de bambou

Turion

Les jeunes pousses de bambous s’appellent des turions. Le turion est un type de bourgeon qui se développe sur la partie souterraine des bambous (les rhizomes). Turion vient du latin turio : « jeune-pousse, tendron, rejeton ». Le turion est un bourgeon enterré, donnant naissance à une jeune pousse, qui deviendra chaume. Le turion est la partie comestible du bambou.

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Turion de bambou

Feuille

Comme pour toute graminée, les feuilles comprennent une gaine ou fourreau, enveloppe du chaume, qui présente à son sommet une ligule et des oreillettes plus ou moins développées. Le pétiole est assez court et le limbe très allongé, à nervures parallèles, constitue la partie la plus apparente de la feuille.

La feuille du bambou est donc clairement découpée, fait assez unique chez les monocotylédones, chez les Poacées. Les bambous n’étant pas des arbres, ils n’ont pas de branches et il ne faut pas parler, à tort, de « branche » de bambou, pour nommer en réalité la feuille du bambou.

Feuilles de bambou
Feuilles de bambou

Chaume

La tige principale est un chaume, ou canne, lignifié, fistuleux (c’est-à-dire en tube) cloisonné aux nœuds. La cicatrice visible aux nœuds est la trace de la gaine des feuilles tombées. Le chaume peut se diviser en rameaux feuillés, eux-mêmes divisés en ramuscules.

Le bois des chaumes, riche en silice, est très dur et très résistant. La taille des tiges varie selon les espèces de moins d’un mètre jusqu’à 30 m. La vitesse de croissance peut chez certaines espèces être spectaculaire, jusqu’à un mètre par jour (vigueur que les Chinois auraient utilisée pour en faire un supplice).

Les chaumes se balancent aux vents forts et se plient sous le poids de la neige mais ils ne se cassent que rarement. Cette flexibilité est due aux entrenœuds creux de chacun des chaumes.

Chaumes de bambou
Chaumes de bambou

Floraison

La floraison des bambous présente des caractéristiques particulières, qui ne sont cependant pas toujours vérifiées :

  • la floraison n’est pas régulière et souvent espacée de plusieurs dizaines d’années. Le record est détenu par le bambou à chaumes noirs, dont la dernière floraison remonte à 1932.
  • pour une espèce donnée, elle se produit simultanément dans toute une région, voire dans le monde entier, quel que soit l’âge de la plante ;
  • les chaumes se dessèchent et meurent après avoir fleuri.

Constatée maintes fois, la simultanéité de la floraison n’a pas encore été scientifiquement expliquée. Une des hypothèses serait une mémoire génétique, une information contenue dans l’ADN du bambou et différente selon chaque espèce.

Les fleurs, plutôt rares, apparaissent à l’aisselle des feuilles, aussi bien sur des tiges jeunes que sur des tiges âgées. Elles sont groupées en épillets.

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Inflorescence d’un bambou américain

Fruit

Le fruit est avec la fleur la structure la moins connue des bambous. Des caryopses peuvent être trouvés chez certaines espèces d’Arundinariinae.

Culture

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Forêt de bambou

Compte tenu de la floraison aléatoire du bambou, la culture moderne se fait par bouturage d’un morceau de rhizome conservé avec ses racines. Le bambou doit avoir environ quatre ans pour pouvoir être bouturé efficacement. On détache un morceau de trois chaumes consécutifs pour en faire une bouture. Les jeunes plants demandent de l’ombre afin de rafraîchir les racines superficielles et les pousses tendres. Après quelques années le feuillage suffit à apporter l’ombre nécessaire. On plante la motte de rhizomes dans une terre fraîche et humide, bien drainée en hiver. La plantation se fait entre mars et avril après les dernières gelées ou entre août et septembre. La motte est préalablement trempée en faisant attention qu’elle ne se casse pas puis placée dans un sol travaillé mélangé à du terreau. On recouvre enfin de trois bonnes couches de tourbe. Un tuteur peut être utile. Arroser une fois par semaine pendant l’été.

Attention, les racines et rhizomes sont envahissants et gênent le reste de la végétation. En début de printemps, il faut couper les tiges inutiles au ras et amender le sol si celui-ci est pauvre.

Utilisation

Plante alimentaire

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Pousse de bambou cuite et émincée.

Les turions de toutes les espèces sont comestibles, bien que certains puissent être assez amers. Phyllostachys viridiglaucescens a un goût doux et Phyllostachys edulis fait l’objet de cultures industrielles dans ce but (sa taille étant plus grande, donc plus rentable …). Les jeunes pousses sont cueillies, un peu comme des asperges, dès qu’elles commencent à sortir de terre. La plupart des espèces ne se mangent pas crues à cause de leur amertume. On les fait bouillir ou griller dans leur enveloppe, que l’on enlève ensuite, avant d’émincer le cœur des pousses pour les préparer en salade, en friture ou en sauce. Les pousses de certaines espèces (Sasa) peuvent être grillées au four et dégustées directement.

  • Certains bambous sont utilisés en phytothérapie.
  • Les graines peuvent être moulues et donnent une farine nutritive.
  • Certaines espèces peuvent être cultivées sous forme de pâturages pour le bétail.
  • Les pandas géants se nourrissent exclusivement de bambous.
  • Dans les régions montagneuses du Nord Vietnam, du fait de la situation géographique éloignée de la mer et difficile d’accès, le sel de mer manque cruellement dans l’aliment de la population locale qui n’hésite pas à consommer de la cendre de bambou afin de combler cette carence.

Plante fourragère

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Les pandas géants se nourrissent quasi exclusivement de bambous.

Le panda géant est habituellement représenté mangeant paisiblement du bambou. En effet, bien que classé parmi les carnivores, cet animal se nourrit principalement de végétaux. Même s’il a été rapporté qu’il mange à l’occasion des œufs et des insectes, son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, presque uniquement de bambous (jusqu’à 20 kg par jour) mais il peut inclure ponctuellement d’autres végétaux, voire un peu de viande (par exemple des carcasses abandonnées). Mais le panda géant ne possède que peu des bactéries que l’on retrouve chez les herbivores tels que les ruminants et qui décomposent la cellulose, composant principale du bambou (c’est pour cela qu’il doit ingurgiter quotidiennement de telles quantités de bambou, vu le faible rendement de son assimilation de la cellulose ; privé de cæcum, comme n’importe quel ursidé, il ne peut en digérer que 17 %). Son faux pouce lui permet de cueillir et de tenir les tiges de bambou. Et il passe près de 14 heures par jour à les mastiquer en raison de sa faible capacité à assimiler la cellulose. Les pousses sont avalées tout entières, mais il ne garde que le cœur et rejette l’écorce. Le transit intestinal dure environ huit heures. Beaucoup de forêts de bambous chinoises sont aujourd’hui exploitées par l’homme ou ont été défrichées pour devenir des terres cultivables. C’est une des raisons de la forte régression de l’espèce, qui ne dispose plus de son aliment de base.

Il n y a pas que le panda géant qui se nourrisse ou soit nourri de bambou. Dans certain pays d’Afrique et d’Asie, en Inde notamment, certaines espèces de bambous sont utilisées comme plantes fourragères pour nourrir le bétail.

Plante ornementale

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Bambou bonsaï

Les bambous sont recherchés comme plantes décoratives pour leur feuillage, qui peut être vert ou panaché de blanc ou de jaune, pour leurs tiges, les chaumes, particulièrement ceux des Phyllostachys, dont les couleurs sont variées : vert, noir, jaune, tacheté, rayé, etc., et pour leur port, de la plante tapissante au bambou de grande taille. Ils sont souvent utilisés en touffes au bord des pièces d’eau ou en haies (Phyllostachys viridiglaucescens, Phyllostachys nigra henonis ouPhylostachys nigra boryana). On peut en faire des bonsaïs, notamment Phyllostachys humilis.

Phytoépuration

Des bassins plantés de bambous peuvent être utilisés dans des systèmes de phytoépuration.

Objets divers

Fabrication de meubles, accessoires de mode tels que des lunettes, des montres, des noeuds papillon, parquets, tuteurs, cannes à pêche, arcs, instruments de musique à vent ou à percussion, ustensiles divers (éventails, ombrelles, pots à tabac, étuis, paniers…).

Fabrication de tissu molleton, éponge, velours utilisés pour la fabrication de couches lavables (car très absorbant) et autres.

Après avoir essayé des centaines de substances, Thomas Edison imagina, en 1880, d’équiper ses ampoules de filaments de bambou de Yawata carbonisés. Et l’expérience réussit. La lampe électrique devint une réalité. Elle put être produite en série et commercialisée. Après plus d’un siècle, quelques-unes de ces pièces de musée survivent et s’allument encore grâce aux fils de bambou incandescents.

Pendant la guerre d’Indochine et celle du Vietnam, les soldats nord-vietnamiens n’hésitaient pas à utiliser les bambous, très résistants, comme armes, notamment dans les pièges.

Écriture et dessin

Le bambou est également utilisé en dessin et en peinture, comme outil pour dessiner à l’encre de Chine.

Pâte à papier

La fibre de bambou peut être utilisée pour produire de la pâte à papier. Cet usage est très ancien en Chine. Phyllostachys viridiglaucescens et Phyllostachys edulis sont le plus usités en la matière.

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Fibre de bambou vue au microscope

Textile

Avec plus d’un millier d’espèces connues et d’innombrables applications, le bambou conquiert aujourd’hui le marché du textile à grand renfort de publicité. Un processus similaire à la transformation de la pâte à papier en rayonne permet de changer la cellulose du bambou en viscose. En 2004, la Chine – premier producteur mondial de bambous – a exporté pour l’équivalent d’un million de dollars de bambous destinés au secteur du textile.

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Écharpe fabriquée en fibre de bambou et rubans synthétiques

Échafaudages et étançons

La chaume du bambou est utilisée pour sa résistance et sa légèreté pour les échafaudages des gratte-ciel. Parmi les dix plus hauts du monde, ceux du Two International Finance Center (416 m) et Central Plaza (374 m) de Hong Kong, la Jin Mao Tower (421 m) deShanghai, le Shun Hing Square (384 m) Shenzhen ou le Citic Plaza (391 m) de Guangzhou (Canton), en Chine, ont notamment utilisé ce matériau.

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Etançonnage d’un bâtiment en Indonésie

Transport et déplacement

Outre les très connus, à travers le monde entier, vélos en bambou, et les radeaux flottants de bambou (servant également à transporter les chaumes de bambou entier, pour les échafaudages), il intervient indirectement dans les secteurs automobile (placage, pièces telles que volants ou poignées,…), mais aussi dans la marine (mat composite), et ferroviaire, aviation ( lamellé-collé, contreplaqués de bambou qui sont plus légers, souples et résistants que ceux en bois classique). Il intervient aussi au niveau des structures, comme les ponts et passerelles des routes et chemins de communications.

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Vélo en bambou

Construction

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Maison en bambou

Constructions légères : cases, pilotis, cloisons, « ponts de singes », etc. Simón Vélez est un des architectes leaders dans la conception de structures en bambou. Une entreprise française propose des bungalows et des maisons avec un système d’assemblage de panneaux en bambou, homologués aux normes internationales de construction. Soutenue par Oséo, elle est en train d’homologuer ce système aux eurocodes. Des essais de contrainte et de résistance montreraient en effet que la fibre de bambou a une résistance exceptionnelle, jusqu’à 40 kg/mm2 ; la fibre de bois résiste seulement jusqu’à 5 kg/mm2 et le fer de construction jusqu’à 37 kg/mm2. Par exemple, en pratique : une poutre d’acier de construction d’un mètre de long et d’un centimètre carré de section, pèse 785 grammes et supporte une charge de jusqu’à quatre tonnes avant de céder et plier. Pour le bois, une poutre de même longueur et de même poids, ayant une section de treize centimètres carrés, résistera jusqu’à huit tonnes de pression seulement. Alors qu’un bambou de longueur identique et présentant une section de douze centimètres carrés ne rompra qu’à partir de douze tonnes de pression.

Le lamellé-collé de bambou, principalement Phyllostachys viridiglaucescens et Phyllostachys edulis, est utilisé pour la fabrication de parquets, meubles, etc., et également en charpente. Il aurait même de meilleures performances de résistance que le lamellé-collé classique en bois. Il est principalement fabriqué en Chine et au Japon. Des entreprises et des organismes travaillent sur le développement de structures en bambou lamellé-collé, plus performantes que celles en bois à diamètre égal.

Le bambou peut également être utilisé en structure, en association avec de la terre crue, bauge, torchis, ou adobe, pour la construction de murs et de cloisons. Au Japon cette technique était particulièrement utilisée dans les temps anciens pour ces capacités anti sismiques. D’anciennes constructions de ce type sont d’ailleurs encore debout et résistent toujours, défiant ainsi le temps lui même. À ce jour elle est maintenant utilisée un peu partout à travers le monde entier.

À ce jour, le bambou semble ainsi être une (la ?) solution idéale, écologique, renouvelable, pérenne, pour la création d’un habitat sain et avec un très faible impact sur l’environnement, ainsi qu’une faible énergie grise impliquée dans sa conception, sa mise en œuvre et sa fabrication. Il est aussi plus résistant, solide, souple et léger que l’acier et le bois. Il renouvelle ses chaumes (utilisables en construction) en moins de 5 ans, contre quelques décennies (voire siècles…) pour les bois de feuillus. Il se cultive sans apports d’intrants, pesticides ni fongicides, contrairement à certaines forêts « industrielles » de résineux servant à alimenter la filière bois pour la construction. Et grâce aux nouveaux architectes designers (comme Simón Vélez, Elora Hardy, etc.), de nouvelles voies s’ouvrent sur des conceptions inédites.

Source : Bambou

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